12-07-24
Les vagues de fortes chaleurs deviennent de plus en plus fréquentes, intenses et de longue durée, avec un impact sanitaire important et observé tout l’été – et pas uniquement pendant les épisodes de canicule. Il se traduit notamment par une augmentation des recours aux soins (pour hyperthermie, deshydratation, hyponatrémie), notamment chez les enfants de moins de 6 ans et les sujets âgés de 70 ans et plus, et par des décès pour les cas les plus graves, notamment chez les personnes âgées.
Cette morbidité liée à la chaleur s’explique notamment par l’existence de pathologies nécessitant des traitements médicaments au long cours, pouvant dans certains cas, majorer les effets de la chaleur sur l’organisme ou gêner l’adaptation du corps à la chaleur.
Au cours de l’été 2023, le nombre de décès attribuables à la chaleur s’est élevé à plus de 5 000 (3 500 en dehors d’un épisode caniculaire) dont 75% concernant les personnes âgées de 75 ans et plus.
Entre le 1er juin et le 15 septembre 2023 (période de surveillance), enregistrement de 20 000 recours aux soins d’urgences dont une majorité pour hyponatrémies et déshydratations.
Les personnes âgées de 75 ans et plus représentent la moitié des passages aux urgences et 26% des consultations SOS Médecins pour iCanicule, que ce soit sur l’ensemble de l’été comme au cours d’une canicule.
30% des consultations SOS Médecins concernaient des enfants de moins de 15 ans.
Les personnes âgées
Les nourrissons et enfants de moins de 5 ans
Les insuffisants cardiaques
Les personnes souffrant de maladies chroniques (ex : diabétiques) ou consommateurs de certains médicaments pouvant altérer l’adaptation de l’organisme à la chaleur (ex : neuroleptiques, antidépresseurs, antiépileptiques, diurétiques…) d’autant s’il y a concomitance de plusieurs traitements.
Avant une vague de chaleur
1- Renforcer la surveillance liée aux maladies et aux traitements (ex : glycémies capillaires plus fréquentes chez un diabétique, surveillance de la tension artérielle quotidienne chez un patient vasculaire, ionogramme sanguin régulier en cas de prise d’antihypertenseurs, etc.)
2- Réévaluer la pertinence de chaque traitement et l’adapter si besoin en tenant compte de la balance-bénéfice risque pour le patient (pathologie traitée, risque de syndrome de sevrage et effets indésirables). Chez le sujet âgé, il faut être particulièrement vigilant à l’association de médicaments néphro-toxiques et à l’association d’un neuroleptique avec un médicament anticholinergique.)
3- Rappeler au patient de ne prendre aucun médicament sans l’avis d’un professionnel de santé. Pour rappel, le paracétamol ou l’aspirine sont inefficaces pour traiter le coup de chaleur et peuvent au contraire, avoir des effets délétères, notamment au niveau hépatique.
Pendant une vague de fortes chaleurs
1- Éviter la prescription d’AINS (aspirine, AINS classiques, inhibiteurs de la COX-2).
2- En cas de fièvre et de suspicion de coup de chaleur, EVITER la prescription de PARACETAMOL (inefficace pour traiter le coup de chaleur et pouvant aggraver l’atteinte hépatique souvent présente).
3- Rappeler aux patients d’être vigilant quant à la conservation et au transport de certains médicaments en cas d’augmentation de la chaleur dans le logement. Les inviter à se référer à la notice :
OUTILS UTILES POUR LA PRATIQUE
Fortes chaleurs
Prévenir les risques sanitaires chez la personne âgée
Canicule
Adultes vulnérables Repères pour votre pratique
Fortes chaleurs
Prévenir les risques chez l'enfant
POUR EN SAVOIR PLUS
Liste des médicaments susceptibles d’altérer l’adaptation de l’organisme à la chaleur : liste
Une collaboration initiée par le CMG et Santé publique France - Juillet 2024